Des pavés de mémoire d’Anvers à... Washington, La Libre Belgique, Mer. 24 jan. 2018, Page 3On l’a déjà dit ici : contrairement à toutes les villes belges, Anvers n’accueille toujours pas de pavés de mémoire, créés dans les années 1990 par l’artiste berlinois Gunter Demnig pour rendre hommage à des victimes du nazisme là où a commencé leur voyage sans retour vers l’horreur. C’est que le bourgmestre Bart De Wever (N-VA) n’en veut pas . Non pour des raisons politiques, mais parce que la communauté juive locale, très religieuse, les refuse, estimant qu’on ne peut honorer la mémoire des victimes au ras des trottoirs et, pire encore, qu’on puisse les piétiner. Lassée d’attendre une réponse du bourgmestre, Evelyne Fine, qui réside aux Etats-Unis, a décidé de confier des pavés de mémoire aux noms de ses proches assassinés par les nazis au Mémorial de l’Holocauste à Washington, en attendant – qui sait ? – un changement d’optique de la Métropole. Ce samedi 27 janvier, à l’occasion de la Journée internationale de la Shoah, lancée par l’Onu à la date anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, elle se verra remettre symboliquement sept pavés au musée Red Star Line à Anvers. C’est par les navires de cette compagnie qu’avant la Seconde Guerre mondiale, des millions de Juifs ont quitté l’Europe via Anvers, en direction des Etats-Unis. Si Anvers est la seule ville belge qui refuse toujours les pavés de mémoire, on en dénombre plus de 65 000 en Allemagne et dans les villes européennes occupées par les nazis. Ce samedi, l’Association pour la
mémoire de la Shoah, qui pilote
l’initiative en Belgique, organisera une visite des lieux où les
pavés devraient être posés : à
la Lange Leemstraat, à Anvers,
et à la Velodroomstraat, à Berchem. |